Le retour à Londres avait une saveur quelque peu particulière pour Arthur. La mort du roi ne lui avait que trop rappeler que le temps jouait contre tous, et surtout contre son père. Pourtant, il pouvait l’annoncer, le Duc de Wellington allait mieux. Bien mieux. Certes, sa santé restait fragile, mais il pouvait désormais vaquer à ses occupations, moyennant qu’il se repose longuement et ne force pas trop le destin. Fini donc pour lui, de se rendre aux grandes mondanités, à moins qu’elles ne soient ordonnées par la royauté. Pour le reste, il serait représenté par son fils et cela seyait assez mal à Arthur, lui qui avait prévu de s’en retourner au Brésil prochainement. Bien sûr, rien que la mort du roi et le couronnement prochain du nouveau, lui avait coupé l’herbe sous le pied. D’autant plus que son bon ami, le Duc de Norfolk, lui avait confidentiellement dit que le couronnement ne tarderait plus.
Les Wellington étaient donc de retour à Londres, afin de se préparer à ce qui se tramait pour la monarchie, mais également pour que son père puisse affermir sa position en politique, lui qui briguait le poste de premier ministre, pour mieux servir sa nation, maintenant qu’il ne pouvait plus œuvrer à la guerre. Laissant trainer ses oreilles aux bons endroits, Arthur apprit rapidement, que la sulfureuse duchesse Hamilton était par ailleurs de retour à Londres. Et le marquis avait ainsi sauté sur l’occasion de convié la belle brune à une sortie en sa compagnie. Bien sûr, point de simple promenade pour eux, mais une délicieuse sortie au plus prestigieux des salons de thé et de pâtisserie de la capitale. Il connaissait désormais, les goûts raffinés de la dame et comptait lui faire bonne impression ; lui témoigner ainsi l’importance qu’elle prenait dans son existence, en tant qu’amie très chère. Les commérages en sa compagnie et le temps qu’ils eurent pu passer, lui était devenu d’agréables souvenirs.
La missive envoyée et la réponse reçue, Arthur se fit un devoir de paraitre sous son meilleur jour et ses plus beaux habits de circonstances. De même, se présenta-t-il à l’heure dites et parfaitement à l’heure, afin d’accueillir la Duchesse aussi bien que le souhaitait son rang. « Votre Grâce, quel plaisir de vous revoir. » La salua-t-il avant de l’escorter dans l’établissement, où il avait expressément demandé la meilleure table et la tranquillité. Une fois la dame installée, il en fît de même et reprit la parole. « Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir accepté mon invitation, madame la duchesse. Votre compagnie me manquait cruellement. » Il avisa le serveur qui se présentait à eux. « Honneur à vous, votre Grâce, de choisir ce que nous dégusterons ce jour. Vous êtes après tout, une femme de goût, nul ne peut le nier. »