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Songes au bord de l'eau - Ft Ambrose & Louise

Louise de Riquet-ChimayMembre
Louise de Riquet-Chimay

 
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Songes au bord de l'eau
21 septembre 1826 - matin



J'étais rentrée depuis peu à Londres que je retrouvais avec plaisir et une pointe de nervosité. Il fallait dire que l'été avait été quelque peu mouvementée entre la mort du Roi, son enterrement et le mariage surprise d'Angélique d'Orléans et du prince de Prusse. Si les deux époux comptaient parmi mes amis, je ne pouvais faire autrement que de m'inquiéter pour ma meilleure amie. Je ne pensais pas de mal de son époux mais ce mariage était bien loin de celui espéré par la princesse de France. Elle qui rêvait d'amour et de liberté, elle devra faire sans l'un malheureusement. Angélique devra composer avec un mari qui ne l'aime pas bien que le prince de Prusse est un homme d'honneur, son coeur est malheureusement déjà pris. Au moins elle pourra profiter de sa liberté lourdement gagnée et cette pensée me consolait pour mon amie. Pour le reste, je me disais qu'avec un peu de chance, le temps ferait le reste. Sa situation me ramenait inévitablement à mes propres préoccupations. Serai-je capable d'accepter de ne pas tout avoir et pourrais-je me contenter d'un mariage fait de devoir dans l'attente que peut-être avec le temps, naisse au moins un peu d'amour ? La tâche me paraît ardue mais je suis une femme éminemment raisonnable. Je sais que si le choix de mes parents se portaient sur le devoir, je ferai comme Angélique et je l'accepterai bon gré malgré.

Pour le moment, je n'en étais pas là. A peine revenue à Londres je reçus un billet du duc de Norfolk. Officiellement mon prétendant, je l'avais informé de mon retour et j'étais heureuse de voir que malgré toutes les tâches et pressions qui s'étaient accumulées sur ces épaules ces derniers temps, il ne m'avait pas oublié. Avec les évènements passés, nous n'avons finalement eu que peu de temps pour apprendre à nous connaître et nos moments seuls dans une relative intimité n'avaient été que bien trop rares. Heureusement, nous avions pu garder le contact par une correspondance sur laquelle je m'étais montrée assidue mais ce n'était pas pareil que de passer du temps ensemble même si ce n'était que quelques minutes.

Sa proposition de nous balader au bord de l'eau m'avait ravie. Avec les fiançailles imminentes de Gabriel, ce dernier n'était pas beaucoup à la maison et je commençais à me sentir un peu seule à tourner en rond. Sortir au grand air me ferait le plus grand bien et qui plus est en bonne compagnie c'était l'idéal. Je m'étais organisée afin d'être dûment chaperonnée et avait choisi ma tenue afin soin afin d'être la plus à mon avantage. Ainsi, j'avais fait le choix d'une tenue bleue-perle nacrée, brodée de fleurs qui apparaissaient ou disparaissaient selon les mouvements de la lumière. Si le tissu donnait l'impression d'être léger il n'en était rien afin de bien se tenir en cas de vent. Mon chignon élaboré était fait de nattes et étaient réhaussés de petites fleurs éparses. Mes bijoux étaient visibles mais non ostentatoires de sorte que la parure complète était à la fois sobre mais élégante. Enfin mes gants gris clairs terminaient le tout et me permettait de pouvoir me tenir à la barque sans que les tâches sur mes paumes de main ne puissent être visibles. J'aimais particulièrement avoir l'air soignée en toute circonstances, même si parfois ce n'était qu'une illusion.

Comme toujours je me faisais un devoir d'être prête en avance afin de pouvoir parer à tout imprévu. J'avais donc pris place dans le petit salon afin d'attendre l'arrivée du duc. Grand bien m'en avait pris ! Je ne parvenais pas à rester en place car j'étais à la fois impatiente de retrouver mon prétendant mais j'étais également nerveuse de le revoir. Il fallait dire que c'était la première fois que l'on serait pratiquement seuls depuis sa première visite le lendemain du bal de la Reine où j'avais fait mon entrée dans le monde. Nous n'avions pu alors nous rencontrer exclusivement dans des soirées publiques se prêtant peu à apprendre à se connaître et à sonder les sentiments de chacun. Ainsi je m'asseyais, me relevais, allait à la fenêtre pour guetter son arrivée avant de renoncer me souvenant qu'il n'était pas séant de guetter par une fenêtre alors je me rasseyais en mettant mes mains sur mes genoux puis je regardais l'horloge, juste une minute avait passée et ainsi de suite... J'étais d'un pathétisme désespérant mais bientôt fut ma délivrance car à l'heure pile, la sonnerie de la porte retentit et on fit entrer le duc.

Il me fallut bien sincèrement une horde de courage pour ne pas m'être levée et précipitée à la porte pour ouvrir et être simplement restée là, faisant mine d'être occupée à de la lecture quand en fait je tenais le livre à l'envers pour avoir l'air détâchée.

Lorsque l'on introduisit le duc dans le petit salon après l'avoir annoncé, je refermais le livre nonchalamment et le posai à côté de moi avant de me lever et d'accueillir mon invité, un sourire légèrement crispé de nervosité (à mon corps défendant) aux lèvres.

- Bonjour vôtre Grâce, c'est un plaisir de vous retrouver, je vous remercie pour votre invitation. Comment allez-vous et comment se porte votre famille ?

Ambrose de NorfolkAdmin
Ambrose de Norfolk

 
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─ Localisation : Howard House à Londres ou Sandringham House dans le Norfolk. Occasionnellement à Arundel Castle.
─ Emploi : Éleveur de chevaux, pianiste et écrivain.
─ Titre : Duc de Norfolk, Comte d'Arundel et Comte-Maréchal d'Angleterre. Président du Jockey Club et des Bienfaiteurs du Vauxhall.
 
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Songes au bord de l'eau
21 septembre 1826 - matin



Ce matin-là, Ambrose se trouvait fébrile ; ridiculement fébrile en vérité. Il se faisait l’impression d’un adolescent, incapable de tenir en place et d’avoir une once de conversation. Bien qu’il se dît en lui-même, qu’il aurait eu bien du mal à avoir une discussion avec quiconque. Sa très chère mère était restée à Arundel Castle encore quelques jours, afin de profiter de l’air frais de la campagne. Sa sœur l’y avait rejointe à son tour, afin de préparer au mieux sa saison à venir. Lorsqu’il y songeait seulement, Ambrose se dit qu’il était peut-être un peu tôt, pour celle-ci. Peut-être devrait-il attendre plus loin qu’avril prochain ? Mais comme de coutume, il laisserait surtout et avant tout, le dernier mot sur son avenir à Lindsay ; qui ne manquerait jamais de lui dire ce qu’elle ressentait. Heureusement donc pour lui, Norfolk n’avait pas de compagnie avec laquelle, il devait se tenir parfaitement guindé et pouvait simplement, être lui-même. Même si être lui-même pour Ambrose n’était pas si éloigné de ce qu’il présentait au monde. Son guindage était devenu quasiment naturel, à force de se le faire entrer dans le corps, au son des coups de son père sur son corps d’enfant. Si, Norfolk paraissait si rigide, froid et donc hautain parfois, l’on devait remercier son géniteur. Mais en soi, ce n’était pas là le sujet.

Depuis la mort du roi, Norfolk n’avait guère plus vraiment une minute à lui. Le nouveau monarque le pressant constamment, entre la cérémonie des funérailles et celle du couronnement. En quelques mois, il aurait ainsi dû organiser toutes les grandes cérémonies de ce monde : le mariage, l’enterrement et le couronnement. Son père devait bien rire depuis les enfers où il rôtissait. Quand d’autres s’amusaient en campagne, lui s’enfermait dans son bureau, souvent pour la journée. Il n’avait pas tant d’occasion, ni d’envie de sortir outre mesure. Heureusement, il avait pu trouver une échappatoire dans la correspondance qu’il entretenait soigneusement avec la princesse Louise, - qui au demeurant semblait faire peser son absence dans son âme-. S’il était heureux qu’elle l’ait autorisé à prétendre à son affection, il s’en étonnait toujours. N’était-il pas après tout, si peu digne d’elle ? Il avait certes le titre, la fortune et la position pour prétendre à sa main, mais son inquiétude était basée sur son physique si atypique ; cette laideur atroce, comme disait son père. La confiance qu’Ambrose avait en lui-même était si limité, sauf lorsqu’il écrivait. Plusieurs fois, il avait la sensation de s’être montré inconvenant, mais son âme parlait plus facilement sur le papier, que par le verbe sortant de sa bouche.

L’absence physique de Louise touchait à sa fin, elle s’en revenait à Londres, le couronnement du nouveau roi approchant, il y avait là une forme de logique. Son âme avait bondi hors de sa poitrine, comme un clown de sa boîte, afin d’invité la jeune demoiselle à une agréable balade ; profitant ainsi des derniers instants de beauté avant l’hiver et le retour de chacun en campagne. Pour un temps, Londres retrouverait alors sa quiétude et lui, retournerait à Sandringham House. Seul, ou en famille, il ne savait pas encore. Sa mère avait ses habitudes à Arundel, lui refusait catégoriquement d’y remettre les pieds. Mais là n’était pas important à cette heure. L’important, c’est qu’il allait revoir Louise et c’est ce qui le rendait absolument fébrile et pathétiquement puéril, tandis que son valet tentait de l’aider à se vêtir et qu’il ne trouvait rien à son goût. Il finirait ainsi, par se mettre en retard !

En retard, le Duc de Norfolk ne le fût guère, car il était un homme d’honneur et de ponctualité irréprochable, et surtout capable de se raisonner assez, voir de faire confiance à son valet, lorsqu’il lui assura qu’il était parfaitement présentable à une princesse. Lorsqu’il retira ses gants à l’entrée de la demeure des Chimay, il sentit ses mains tremblées d’appréhension. Elles qui jamais ne lui faisait défaut, que ce soit pour écrire ou jouer du piano, voici qu’elles le trahissaient en une douce moquerie des émois qui lui parcourrait les sens. Une fois encore, Ambrose reprit le contrôle de lui-même, se raisonnant à force de caractère, avant d’être introduit dans le salon où patientait, celle qui le rendait si étrange envers lui-même.

Ses yeux charbonneux se posèrent sur la silhouette grâcieuse de la princesse de Chimay et son cœur sourit à cette vision. Il salua la demoiselle dans les règles, s’interdisant de lui avouer à pleine voix, que sa compagnie lui avait terriblement manquer ; que sa vie à Londres avait été par trop solitaire et morne sans sa présence, même lointaine. Car ce ne sont pas là des choses qui se disent ! « Votre Altesse. » La salua-t-il. « C’est un plaisir des plus partager, et je suis plus que ravi que vous ayez accepter ma modeste invitation. Je me porte bien, je vous remercie, et ma famille également. Ma mère et ma sœur sont pour l’instant en campagne, elles reviendront promptement. Lindsay m’a fait part de son impatience à vous revoir. » Il faut dire que Louise avait fait forte impression à la toute jeune Lady Lindsay, autant qu’à la Duchesse douairière, qui se fendait d’un sourire, chaque fois qu’on évoquait la princesse de Chimay. Elle qui redoutait que son fils ne finisse jamais marier, elle s’était mise à espérer. « Et vous, votre Altesse ? Votre voyage s’est-il bien passé ? »

Louise de Riquet-ChimayMembre
Louise de Riquet-Chimay

 
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Songes au bord de l'eau
21 septembre 1826 - matin



« Votre Altesse. C’est un plaisir des plus partager, et je suis plus que ravi que vous ayez accepter ma modeste invitation. Je me porte bien, je vous remercie, et ma famille également. Ma mère et ma sœur sont pour l’instant en campagne, elles reviendront promptement. Lindsay m’a fait part de son impatience à vous revoir. »

- J'en serai ravie également, votre soeur est charmante. J'espère qu'elle ne se sent pas trop stressée, il me semble qu'elle s'apprête à faire son entrée dans le monde si ma mémoire est bonne ? Je serai ravie de lui être d'un quelconque secours si elle ressent le besoin.

Je ne voulais pas gêner le duc mais je ne pouvais pas concevoir qu'une jeune femme de l'âge de celle de sa jeune soeur ne ressente pas le besoin de bénéficier d'une oreille attentive et de quelques conseils avisés pour appréhender ce moment par une personne proche d'elle en âge mais aussi de son sexe. Je laissais ces détails au sein d'un subtil silence mais le duc n'était pas idiot, il comprendrait très certainement l'allusion faite.

« Et vous, votre Altesse ? Votre voyage s’est-il bien passé ? »

- Très bien, je vous remercie. Heureusement, j'avais de la lecture avec moi pour m'occuper. Cela m'a permis de ne pas m'ennuyer.

Je lui souris mais sans difficulté il pourrait constater par lui-même que le roman qui se trouvait posé sur la table à côté de mon siège était celui-là même qu'il m'avait offert. Je n'oserai pas l'avouer mais ses présents ne me quittent jamais. De même, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai lu et relu toutes ses lettres. Cette complicité que nous avions dans l'écriture restera-t-elle vivace également dans nos échanges maintenant que nous nous revoyons ? Tout cela fait-il de moi une idiote nourrissant bien trop d'espoirs ?

Il était difficile de concevoir que cet homme aux mots raffinés et libres dans ses lettres soit cet homme froid et guindé en face de moi. Je me rappelais les propos du prince de Prusse me disant que sans doute, cette image qu'il donnait de lui avait été marquée en lui de sorte qu'il donnait cette image de façon purement inconsciente et naturelle. Mais ses yeux, comment pouvait-on ignorer ses yeux ? Cette lueur d'intelligence et de malice qui me fixait d'un air si doux comme s'il me couvait du regard. Comment se tromper sur la gentillesse de cette âme qui se trouve comme piégée dans un corps qu'elle ne sait plus contrôler à force d'obligations et de devoir ancrés de gré ou de force ?

Je repris mes esprits à temps pour reprendre là mes devoirs d'hôtesse.

- Désirez-vous vous asseoir un peu avant que nous partions en promenade ou préférez-vous que nous partions sur le champs ?

Bien évidemment et comme le veut l'usage, j'avais prévu d'être accompagnée d'un chaperon en la personne de ma dame de chambre. Celle-ci était avisée et se tenait prête à me rejoindre dès que je sonnerai le glas du départ.

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