Myriel a toujours trouvé refuge dans l'écriture, dans cette illusion à laquelle elle s'est raccroché pendant toutes ses années et le pire c'est qu'elle ne peut même pas s'accorder le mérite d'avoir écrit toutes ses nouvelles. Mais depuis quelques jours, elle n'arrive pas à trouver la moindre idée. Rien, la page blanche, sa hantise alors qu'elle sait que son éditeur lui demande quelque chose de nouveau, il faut qu'elle trouve avant la fin de la semaine. Elle s'est donc rendu dans cette librairie dans l'espoir de trouver une petite idée en lisant un nouveau livre. Elle pousse la porte de la librairie accompagnée d'une servante et se dirige vers les nombreuses étagères. Elle se dirige vers les romances instinctivement, parce qu'elle avait tout simplement envie d'écrire ce genre d'amour impossible qui font vibrer ses lecteurs et lectrices. En parcourant les étagères sans vraiment trop regarder où elle met les pieds, elle se cogne dans une personne. Confuse, elle se tourne alors vers elle pour s'excuser.

- Veuillez m'excuser pour ma maladresse. lança-t-elle alors.

Elle remarquait les cernes sous les yeux de la jeune femme face à laquelle elle se trouvait. Elle ne pouvait que comprendre, elle-même était en proie à l'insomnie depuis ses derniers jours. Elle souriait calmement tout en la fixant, ignorant alors qu'elle faisait face à l'une de ses plus fidèles lectrices.

- Vous cherchez peut-être un auteur en particulier ? Je connais cette librairie par cœur, je peux peut-être vous aider. proposa-t-elle ensuite.

Myriel sourit légèrement à la jolie rousse, légèrement surprise par son accent français. Elle avait elle-même des origines françaises par sa mère, elle était toujours heureuse de pouvoir discuter avec des français. Elle sourit alors à la jeune femme. Hochant la tête à ses paroles.

- Et moi j'avais la tête dans les nuages. expliqua-t-elle alors.

Elle adresse un sourire amusée à la jeune fille puis écoute alors sa recherche. Elle se sent flattée de savoir que ses œuvres sont lues mais elle ne peut révéler qu'elle en est réalité l'auteure. Elle entraine alors la jeune femme jusqu'à une étagère où quelques nouvelles de sa création sont entreposées.

- C'est ici, à vrai dire je connais très bien l'auteur. Je peux vous avoir des nouvelles pas encore sorties avant tout le monde si vous voulez. déclara-t-elle alors.

Peut-être que ça finira par lui jouer des tours mais c'était tellement agréable d'échanger avec des admirateurs, ce n'était pas tous les jours que ça lui arrivait. A vrai dire cela lui arrivait jamais car rien n'avait été révélé sur la véritable auteure des nouvelles de Charles Freed. Officiellement c'était Sinclair qui en était l'auteur.