Nom de Famille : Froost de Richemond
Prénom : Henry
Age et Date de naissance : 23 ans, 22 févier 1803
Parents : feu David-Robert Froost, Duc de Richemond & la Duchesse Elinor de Richmond.
Nationalité : Anglaise, bien que d'origine semi française par sa mère.
Lieu de naissance : Kent; plus précisément dans leur château situé à Chilham.
Etat-civil : Célibataire.
Titre de noblesse : n'étant guère le fils aîné, il n'en a aucun.
Métier : il se destine aux affaires, bien qu'on ne puit certifier qu'il ait eu son mot à dire. Toutefois il n' ai pas aussi mauvais qu'on peut le penser — Cela sa sœur aînée, Marianne, s'en est particulièrement chargée.
Classe sociale : noblesse
Résidence à Londres : le Muret, leur manoir familial, situé à Westminster.
Résidence à la Campagne : Leur château de Chilham.
Richesse : Ironie mise à part, leur situation financière est telle que dix générations peuvent se succéder sans jamais lever le petit doigt.
Groupe : SPRING.
Se présenter au monde
— j'ai pris une décision au sujet de l'avenir de Roslynn, annonça Sir Waring à toute l'assemblée, une seconde seulement après que la nommée ait fini sa lecture à haute voix. Même si nous, les Waring, répugnons à nous avouer vaincus, nous ne pouvons plus nous voiler la face.
— à quel sujet, père ? Interrogea Roslynn, de sa toute petite voix qui n'avait rien à voir avec la hardiesse de sa malice.
— Tu n'es pas faite pour l'aristocratie britannique. À moins, ajouta t'il avec plus d'égo, que c'est l'aristocratie qui ne soit pas faite pour toi. Dans tous les cas, force est d'admettre que ta chasse au mari ne m'a rapporté qu'un très médiocre retour sur investissement. Sais-tu ce que cela signifie, Roslynn ?
Le visage de la concernée se troubla à ce moment-là, preuve qu'en plus de comprendre où son père voulait en venir, elle en était gênée. Ce fut donc Anthony, son cadet, qui vola à sa rescousse avec toute la fermeté dont il disposait.
— Ce n'est pas à elle qu'il faut en faire le reproche, père. Personne — pas même vous — n'aurait pu prédire la mort du Roi; ce qui, vous en conviendrez tous, est la cause directe de l'arrêt de la saison. Puis il y a aussi eu l'enterrement de mon oncle, David-Robert de Richemond, auquel nous n'aurions pas consenti à être les seuls absents. Si tous ces malheurs étaient arrivés à un autre moment, poursuivit-il sans jamais se démonter, je suis persuadé que ma sœur aurait obtenu l'engagement d'un Duc comme Liliane !
À cet instant, on n'aurait jamais donné à Anthony ses vingt-et-un ans. Certes, avec sa taille pas plus grande que la moyenne et sa corpulence plutôt frêle — aussi exubérante que celui d'un nouvel adolescent — il ne viendrait sûrement à personne de l'appeler monsieur sans pouffer un peu; mais c'était une toute autre histoire lorsque ce jeunot prenait la parole pour s'opposer à son père (...)
Personne ne broncha. Que ce fut Félix, Roslynn, Henry ou Mercedes, il ne vint à personne le dessein d'intervenir. Tous restèrent muets, occupés à simplement observer le déroulé de cette énième réunion informelle, qui cette fois-ci se tenait dans le petit salon de leur suite d'hôtel.
En réalité, et même si la scène n'en donnait pas l'air, chacun d'entre eux était ennuyé de la tournure que prenaient les choses : Félix, (aîné de Liliane, Roslynn et Anthony ; les cousins d'Henry) par exemple, avait eu à beaucoup miser sur cette expédition en Écosse, comme il faisait parti de ces nombreux gentilhommes à qui la fin subite des réjouissances avait fort déplu. En tant que Dandy, et en vertu de son très prisé dicton « laissez les morts enterrer les morts », il n'est pas impensable qu'il aurait mieux apprécié un salon dépravé, aux lamentables sermons de son père. Quant à Roslynn, qui pourtant était le sujet du palabre, elle n'attendait qu'une seule chose à l'évidence : qu'il finisse pour pouvoir se replonger dans la lecture de son livre — celle là même qu'elle avait dû interrompre au tout début pour lire à haute voix le dernier billet de Miss Miranda que sa mère avait rapporté. Il n'y avait vraiment qu'Anthony pour prendre tout ceci à titre de loisir. Étant le petit dernier de sa fratrie, le fils bien aimé de sa mère et le garçon le plus en quête d'affirmation de sa personne qu'Henry connaisse, c'est naturellement que toute occasion de tenir tête à son père était pour lui bonne à saisir. Ainsi donc seul Henry ne disait rien, ne pensait rien, et ne planifiait rien. Il se contentait de regarder.
Enfoncé dans un grand fauteuil au capitonnage épais, Sir Waring, Marquis d'Hertford, tirait des bouffées d'un imposant cigare, sans aucunement paraître soucieux du fait qu'on osait lui répondre. Non loin de lui, sa femme lady Mercedes était perchée sur une chaise cannée aux pieds grêles. Waring était un homme râblé, qui tenait du taureau aussi bien pour le physique que pour le caractère. S'il était presque chauve, il arborait néanmoins une énorme moustache, comme si toute l'énergie requise pour faire pousser les cheveux sur sa tête s'était déviée vers sa lèvre supérieure. Pour lady Mercedes cependant, ses défauts n'étaient pas aussi visibles que ceux de son mari, selon que sa jolie frimousse de femme respectable prédominait toujours au premier abord. N'empêche que, entendait-on dire souvent, valait mieux avoir à faire à son mari qu'à elle, allez savoir pourquoi. En outre c'était sans surprise que Sir Waring n'avait jamais regretté de l'avoir choisie pour épouse — son ambition implacable reflétant parfaitement la sienne. C'était une femme inflexible, tout en angles aigus, qui bataillait sans relâche pour faire prospérer sa famille au sein de la bonne société. C'était d'ailleurs elle qui avait insisté pour les mener — ses enfants et Henry son neveu — en Écosse afin de leur donner plus de perspectives, comme elle n'ignorait rien des Houses parties.
— On ne vous a pas beaucoup entendu ces jours-ci, Henry, fit subitement remarquer lady Mercedes, avec une pointe d'inquiétude dans le ton. Est-ce que vous allez bien ?
— Je vais bien ma tante, menti le jeune homme qui ne souhaitait en aucun cas devenir le centre d'attention. Sa tante qui le devina, tenta quand bien même une ultime parole en sa direction, histoire de lui réitérer la promesse qu'elle lui avait fait à Kent, une fois que l'enterrement de son père, le départ de son frère aîné, Edward, pour la Navy, et la violente dispute entre sa sœur Marianne et son demi-frère Maximilian ( qui parallèlement a conduit à la fugue de ce dernier ), eurent été derrière eux.
— Mon cher neveu je comprends entièrement les sentiments qui peuvent être les vôtres actuellement, et croyez moi je suis toujours autant déterminée à vous en débarrasser. Toutefois il est évident que rien ne se fera si vous vous braquez. Comme si elle avait anticipé la dureté de ses propos, elle se dépêcha de rajouter, dans un sourire qui se voulait rassurant, nous allons tout faire pour que cette mauvaise passe ne soit bientôt plus qu'un lointain souvenir pour vous…
— Et nous allons commencer tout de suite, tiens, interrompit Lord Waring. Pour commencer, Roslynn vous allez me poser immédiatement ce livre, monter dans vos appartements, et en ressortir parée avec ce qu'il y a de plus beaux et de plus cher dans vos placards. Enfin, en espérant que tous les sous que je vous donne ne servent pas qu'à encombrer la maison de vos bouquins inutiles. Vous, Félix, vous avez obligation de mener vos cadets dans tous les salons possibles, pourvu que vous daigner me ramener au moins un prétendant valable pour Roslynn. Quand à vous mon garçon, fit-il en s'adressant à Henry, je ne vous demanderais qu'une seule chose : Écrire le plus tôt possible à votre grand ami de Londres, ce @Lewis Sebright , pour qu'il vous confirme sa situation. Il est hors de question de laisser planer le moindre soupçon sur les fréquentations de notre famille, le comprenez vous ?
— Je le comprends, oui. Je lui enverrai un billet dès que possible… (...)
Au fil des saisons (saison 2)
Contre toute attente, la saison précédente n'aura pas été aussi prometteuse qu'on s'était avancé à croire. En tout cas pas pour la famille Froost de Richemond. Pour eux, ce fut au total trois pertes qu'ils eurent à déplorer, dont en premier le Roi, sa majesté Georges IV, à l'instar de tout bon sujet britannique. Ensuite vint celle du Duc de Richemond, David-Robert Froost — auquel a succédé, comme le veut la convenance, son fils aîné Edward —, et enfin il y a eu la disparition, à peine quelque temps plutard, de Blanche de Ashford, la fille bien aimée de la grande amie de la duchesse de Richemond. Par ailleurs sont venus s'ajouter à ce macabre tableau au moins autant de drames qu'il y a eu de décès, dont le plus éminent fut bien entendu le scandale suite à la reconnaissance du fils illégitime du feu Duc. Sauf que malheureusement les choses sont bien parties pour s'aggraver, selon que le nouveau Duc a décidé de repartir à l'armée plutôt que d'assumer ses nouvelles responsabilités, et qu'à ce jour, le nouveau cadet de Richemond, Maximilian, s'est tout simplement volatilisé. Fort heureusement la tante d'Henry, s'étant toujours prise de compassion pour son jeune neveu, s'est aussitôt proposée de le mener avec elle et sa famille en Écosse afin qu'il puisse se changer les idées. Il faut dire dans le même temps qu'elle n'a jamais vraiment renoncer à son idée de lui arranger un brillant mariage…