4 - Fiançailles, Mariage, divorce et veuvage
Cartes de visite
─ Réputation:
(1000/1000)
─ Statut Rp:
─ Profil Rp:
Les 3 semaines de fiançailles obligatoires
En Angleterre, au début du XIXème, la loi oblige les fiancés à patienter un minimum de 3 semaines avant de pouvoir se marier. Il s’agit de publier les bans du mariage, c’est-à-dire de l’annoncer publiquement, et de laisser le temps aux gens d’apprendre la nouvelle et de se manifester si jamais ils connaissent une bonne raison qui pourrait l’empêcher.
On annonce donc les fiançailles dans la presse, mais surtout on les déclame à voix haute le dimanche, à l’église. En effet, c’est l’église qui gère l’état civil (naissances, mariages, décès), et comme c’est l’endroit où les paroissiens se réunissent régulièrement c’est un bon moyen de s’assurer qu’ils ont tous reçu le message (et oui, tout le monde ne sait pas lire). Trois semaines de fiançailles, ça signifie que le mariage à venir sera annoncé pendant trois dimanches consécutifs.
Il faut se rappeler que, de façon générale, l’information ne circule pas, dans le pays, alors même si la paroisse garde un registre officiel des naissances/mariages/décès, tout cela reste très local. Le délai de 3 semaines laissait une petite chance pour qu’un voisin ou un arrière-cousin qui passait par là apprenne le futur mariage et se pointe en disant : « non, cette personne est déjà mariée ! »
Mais ne vous y trompez pas : le scandale, ce n’est pas tant que cette personne a lâchement abandonné sa famille, c’est surtout que la personne s’apprête à commettre le crime de bigamie ! Et ça, c’est considéré comme très grave, c’est véritablement un sacrilège pour l’Église par rapport à l’aspect sacré des liens du mariage.
À l’opposé, il n’y avait pas de durée maximum pour des fiançailles. Le fiancé doit montrer qu’il pourra subvenir aux besoins de sa future femme et de leurs enfants à venir, alors s’il n’est pas assez fortuné, les parents vont conseiller aux deux amoureux d’attendre un peu, le temps que le fiancé amasse assez d’argent et prépare un nid douillet pour sa belle. Et dans ce cas, les fiançailles pouvaient durer des années.
Des fiançailles peuvent se briser… mais à l’initiative de la demoiselle seulement.
À moins que le futur époux ne découvre soudainement une "faille" dans la moralité de sa future femme, une fois qu'un homme s'engage auprès d'une demoiselle, il est censé aller jusqu'au bout. Parfois, les fiançailles étaient annulées lorsque les pères et/ou les tuteurs ne parvenaient pas à s'entendre sur les arrangements du mariage (contrat) avec le futur époux. Cela reste assez rare, car de l'extérieur, on va tout de suite penser que si les fiançailles sont annulés, c'est à cause de la jeune femme (en particulier qu'elle aurait connu un autre intimement).
Le seul moyen de sauver la réputation de la demoiselle est que le gentleman en épouse une autre très rapidement, si rapidement que la fiancée ne savait parfois même pas qu'elle était rejetée. La personne rejetée, si elle est majeure, a le droit d'intenter une action pour rupture de promesse. Parce que les fiançailles et les engagements n'étaient plus imposés par l'église, ils étaient considérés comme reposant sur l'honneur d'un homme (celui-ci pouvant quitter plus facilement une femme que celle-ci ne pouvait le faire.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire les articles suivants : reginajeffers - Breach of promise
Il y a deux types de licences de mariage qui peut être délivrées et une donne la possibilité de passer outre les bans donc les 3 semaines.
– licence commune désigne une ou deux paroisses où le mariage pouvait avoir lieu, dans la juridiction de la personne qui délivrait la licence.
– licence spéciale désigne celle qui ne pouvait être accordée que par l'archevêque de Cantorbéry ou ses fonctionnaires et permettait au mariage d'avoir lieu dans n'importe quelle église. Si on a de l’argent et qu’on est très pressé, il y a un moyen pour éviter d’attendre 3 semaines : on demande une licence spéciale à l’archevêque de Canterbury (et on la paye cher !)
Pour obtenir une licence de mariage, le couple, ou plus généralement l'époux, devait jurer qu'il n'y avait pas de juste cause ou d'obstacle à ne pas se marier. Il est évident que ces licences coutaient beaucoup d'argent.
Le statut social d'une femme en Angleterre à l'époque est entièrement déterminé par celui de son père avant son mariage, puis celui de son mari, après.
La loi sur le mariage de 1753 (Hardwicke)
Pour qu'un mariage soit valide, il faut respecter quelques conditions.
─ Les futurs époux doivent avoir plus de 21 ans (avec accord parental pour les jeunes gens entre 16 et 21 ans).
─ Publication des bans au minimum 3 semaines avant (cela donne l'occasion de toute objection, par exemple, que l'une des parties était déjà mariée ou que le couple était lié à un degré interdit).
─ Le mariage est célébré dans une église ou une chapelle reconnue se trouvant dans la paroisse où habite au moins l’un des mariés (il faut deux témoins et bien entendu un homme d'église).
Pour aller plus loin concernant la dot et les héritières, je vous invite à aller lire cet article sur la dot et les héritières.
Le divorce reste rare et est plutôt réservé à l’élite. De plus, il faut oser parler de ce qui ne va pas et le processus est long et compliqué. Le divorce parlementaire est extrêmement rare et très coûteux.
À savoir : Une femme qui subit un préjudice touchant à sa personne ou à ses biens ne peut intenter une action en justice qu'avec l'agrément et l'action en justice de son mari. Inversement, on ne peut attaquer une femme en justice qu'en attaquant son mari. Cette absence de personnalité juridique pour la femme mariée est au centre de la retentissante et longue affaire de divorce qui oppose, à partir des années 1830,Caroline Norton à son mari, ivrogne et brutal.
Les veuves en Angleterre ont trois possibilités qui s'offrent à elles. La quatrième option concerne celle qui ont un douaire.
Information : La veuve portait le deuil en s'habillant de noire, la durée du deuil est à leur convenance mais la plupart le portaient un an, assurant ainsi qu'elle ne portait pas d'enfant de son défunt mari.
source
|
|