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Those others things about us (ft. Olympe) [ TERMINÉ ]

Henry F. De RichemondMembre
Henry F. De Richemond

 
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À quatre heures tapantes, avec un épouvantable bruit de fracas au passage, l'un des box à cheval céda. C'était jadis une porte verrouillée grâce à des cloisons de bois, qui sans être nouvelles n'était pas ancestrales non plus, mais Scarlett, la grande et fougueuse Jument d'Henry, âgée de trois ans à peine, n'éprouva aucune difficulté à la démolir en trois coups de ses puissants sabots. Ses hennissements prirent encore plus d'ampleur dehors, d'un parce qu'elle su habilement sauter par dessus la limite de l'écurie, et parce que de deux, maligne comme elle l'était, elle n'avait point oublié le chemin qui la conduirait auprès de son maître, c'est à dire aux portes même du Muret…

Seules quelques bougies et le feu de la cheminée éclairaient la bibliothèque. Les flammes qu'ensemble elles produisaient; sur le rayonnage des innombrables rangées de livres et sur le chic mobilier en bois sombre, façonnaient des ombres dansantes à l'allure fantomatique. Un homme, Henry, debout de toute sa taille, les cheveux légèrement embroussaillés, se tenait devant l'âtre telle la réplique parfaite du Corsaire de Byron. [...]

C'était sans surprise que le grand brun n'avait pas trouvé le sommeil cette nuit-là. Il avait beau avoir essayé il n'y était pas parvenu, trouvant toujours dans son esprit le moyen de ressasser encore et encore ce que lui avait écrit la duchesse de Richemond : Edward était en route pour Londres. Une fois en trop il se sentit blême, presque sur le point de s'adonner tout à fait à la colère, mais il fit rapidement en sorte de se reprendre. Comment pouvait-il oser revenir, celui-là ! Et qu'est-ce qu'il voulait cette fois ? Prenait-il vraiment un malin plaisir à les faire souffrir ? Henry qui sentit sa colère rappliquer, se détourna du foyer pour revenir s'installer derrière le bureau. Les lettres, celles qu'il avait découvert cette nuit-là dans la chambre de son frère, des lettres écrites de la main de la princesse Louise de Riquet-chimay, trônaient en évidence sur la table. Il avait dû les lire au moins une quinzaine de fois en tout. Mais on aurait dit qu'elles étaient écrites en langue étrangère, que l'esprit du De Richemond n'arrivait pas à intégrer les mots, si bien qu'il lui fallait à chaque fois reprendre la lecture depuis le début. C'était ce que son esprit lui dictait d'ailleurs sur le moment. Ses yeux fatigués s'étaient même déjà posés sur les papiers. Sauf qu'au moment où ses doigts suivirent le mouvement, un visage — saisissant, avec des traits parfaitement symétriques, de grands yeux gris ardoise et des lèvres dont on était forcé de deviner la douceur — s'immisça dans ses pensées. Néanmoins Henry n'eût pas le temps d'en voir plus ou simplement de l'interpréter, car le grabuge qui s'éleva, en provenance de l'extérieur, le remit immédiatement sur ses deux pieds. Des voix d'hommes et de femmes lui parvinrent dans un fouillis indéchiffrable, mais dès qu'il entendit hennir, il sut. Quand Henry parut dehors à son tour, le ciel était aussi noir que s'il avait été minuit pile. Au loin il aperçut un attroupement d'hommes, éclairés par leurs lampes à tempête qu'ils brandissaient dans tous les sens. Ils semblaient aussi tourner autour de quelque chose; quelque chose haut de forme, farouche, et qui donnait des coups. La voix affolée de Scarlett appelait son maître à sa rescousse. [...]

Plus tard, lorsque l'agitation fut retombée, que tous ceux dont le sommeil avait été brusquement interrompu se fussent levés à nouveau; il fallut préparer le petit déjeuner. Il était aux alentours de huit heures et le soleil s'était levé lui-aussi. Ses rayons chauds et luisants, associés à ce ciel bleu azur comme il y en avait toujours à cette saison de l'année à Londres, donnaient l'impression qu'une merveilleuse journée s'annonçait; que l'imprévu du matin avait été imaginée.
Aujourd'hui encore ce n'était pas lady Mercedes qui se chargeait du déjeuner mais sa cadette, Roslynn. La brave fille, réservée et bouquineuse jadis, avait littéralement changé ses habitudes depuis qu'elle était tombée amoureuse de son américain. Non seulement elle avait remplacé sa mère dans presque toutes les tâches de la maison, dont la préparation des repas, mais en plus maintenant elle savait coudre (plus ou moins à la perfection), organiser les lessives, superviser les divers approvisionnements, faire tous les calculs qu'engageaient les terres cultivées et les élevages de la concession, porter assistance au voisinage, et le plus important, elle y prenait un réel plaisir. Tout le monde s'émerveillait de ses prouesses chaque jour, loin de savoir avec exactitude les vraies raisons derrière sa métamorphose. Seul son cher et tendre futur mari le savait, du moins c'était toujours ce qu'il donnait à penser quand on l'interrogeait lui et qu'il souriait sans rien dire.
À huit heures et demi le déjeuner était servi. Un tintement de cloche peu ardu retentit dans la maison, afin de prévenir tout le monde, mais en plus de cela des servantes vinrent frapper à toutes les portes pour se rassurer que le message était bien passé. Roslynn, ou «petite madame» comme tout le monde l'appelait maintenant, avait décidé qu'on mangerait en terrasse ce matin-là, histoire de profiter du bon temps. Elle s'y trouvait déjà d'ailleurs, et aidée de Marthe, elle était en train de superviser quelques détails en attendant que tout le monde descende (...)

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Olympe J. De RosebourgMembre
Olympe J. De Rosebourg

 
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la nuit ne fut pas des plus reposantes. Au milieu de la nuit, un fracas suivi d’un hennissement me réveilla en sursaut. Encore presque plongé dans mes rêves, j’ai eu l’impression que quelqu’un était entré par effraction dans la maison. Il me fallut plusieurs minutes, une main sur mon cœur pour calmer mes battements et des respirations profonde pour comprendre que le bruit venait de dehors. Ce qui était logique, pourquoi un cheval serait à l’intérieur de la maison ?!

Toujours sur l’effet de la surprise, je me lève hésitante du lit, quittant le réconfort de mes draps pour m’approcher lentement de la fenêtre. Je n’étais pas très courageuse, ayant peur pour je ne sais quelle raison que quelqu’un ou quelque chose surgisse de la fenêtre. Encore une fois, c’était une idée complétement stupide. J’arrive à ma fenêtre et je peux voir des lumières dans la nuit noire qui se baladent. Je dois plisser les yeux pour essayer de distinguer les hommes autour de l’animal qui semblait s’être enfuit de l’écurie. Mon cœur se calme enfin, voyant qu’il ne s’agissait pas d’un cavalier sans tête ou autre chose de plus effrayant. Je m’attarde un peu et voit un autre homme arriver et calmer le cheval assez rapidement. Il fait trop noir pour que je le reconnaisse. Quand le calme revient, je retourne me coucher, mais le sommeil me fuit. Je repense à la soirée de la veille et j’ai un gout amer en bouche. Je revois Henry et tous les autres membres de la famille perdu après l’annonce du retour de ce fameux Edward.

Roslynn m’en a touché quelques mots, mais je sais juste que c’est un homme de guerre qui est rapidement repartie sans rien dire à personne. C’est songeuse que je m’endors finalement une heure plus tard, poursuivant ma nuit sans aucun rêve.

Au petit matin, une femme de chambre vient me réveiller pour m’informer que ma meilleure amie a servi le petit déjeuner sur la terrasse. Charlotte arrive peu de temps après pour m’aider à me réveiller et à me préparer. Je suis une lève tard de base, mais encore plus avec une journée fatigantes et une nuit aussi peu reposante que la veille. Pourtant, je fais l’effort pour mes hôtes. Charlotte n’a pas besoin de me tirer les draps pour que je me lève.

Je me dirige vers ma toilette pour me rafraichir et me préparer. Ma femme de chambre sort une robe d’un vert pâle ravissant et s’occupe de mon teint pour cacher encore les signes de fatigues. Je me demande si je pourrais faire une sieste aujourd’hui…

Une fois prête, je sors de ma chambre pour descendre les escaliers de la demeure pour rejoindre la famille. Etonnamment, je suis la première arrivée, chose qui est assez inhabituelle pour moi. Roslynn me sourit et je vais l’enlacer pour la saluer.

Bonjour, dit moi on dirait un petit déjeuner digne de la famille royale.

Je la gratifie d’un sourire chaleureuse avant de saluer Marthe et de m’installer à une place libre quand elle m’y invite.


Henry F. De RichemondMembre
Henry F. De Richemond

 
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La jolie blonde, ce matin-là vêtue d'une robe rose pâle sertit de strass jaune, accueilli son amie de sa plus belle humeur. Elle ne cacha pas non plus son ravissement devant l'admiration que porta Olympe au déjeuner, rassurée que son travail plaisait. Au même instant, venu de derrière elle, Matthew Swift lui barra les yeux. Sauf que prise entre la sensation que lui procurait le touché de son amant, l'embarras de se trouver devant son amie, et la peur d'être surprise par d'autres gens, Roslynn devint écarlate. « Voyons Matthew, le réprimanda t-elle d'une voix visiblement émue et non prompt au reproche, nous ne sommes pas seuls ! Et imagine que père nous voit » C'était surtout cette éventualité qui la fit se dérober à lui. Elle se déplaça rapidement pour venir se figer tout près d'Olympe. « Pour cela, il faudrait qu'on ne soit qu'à trois pas de West-End, ma chérie, répondit l'américain d'un ton ironique, avant d'énoncer de manière solennel : Le Marquis est sorti de bonne heure ce matin — non sans avoir longtemps disputé Henry, le pauvre. Il n'en dit pas plus, et son humeur, bien que moins démonstrative que la plupart de gens, rehaussa pour s'adresser à la française déjà assise. Bien le bonjour Mlle de Rosbourg, vous avez très bonne mine aujourd'hui. Suis-je bien renseigné si je dis que vous avez l'air d'aller mieux ? » Bien que la mine de Roslynn s'était que peu attristée, elle ne fit cependant aucun commentaire, se contentant de venir pousser Matthews à la place qu'elle lui réservait, près de la sienne.

Successivement apparurent Anthony, qui courait presque, ayant à nouveau omit l'interdiction qu'on lui avait faite à ce propos, puis Félix, impeccable mis dans sa redingote bleu marine et blanche flambant neuve. Ce noble-là avait fière allure et il le savait. Bel homme par nature, mais devenu narcissique par ses propres moyens, son seul plaisir dans la vie — croirait-on — c'était l'apparence, et la sienne en particulier. Profitant de l'inattention de Roslynn, qui bien décidée à faire entendre à son cadet de quatorze ans qu'il devait respecter les règles au risque de devenir un rustre; Félix vint prendre place à la droite d'Olympe et interrompit son échange avec Matthews sans aucune autre forme de prévenance. « Bonjour Miss de Rosbourg, vous êtes d'une beauté sans pareille aujourd'hui. Il la regardait fixement, lui parlait avec affecte, et il lui prit la main pour l'embrasser. Vous savez, je me suis fait du souci toute la nuit pour vous. J'ai même hésité plusieurs fois à mandater une servante pour venir prendre de vos nouvelles. J'ai conscience qu'hier soir l'on ne vous ait pas fait bonne office et j'aimerais m'en excuser à la place d'Henry »

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Olympe J. De RosebourgMembre
Olympe J. De Rosebourg

 
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Alors que je complimente mon amie, son fiancé vient derrière elle d’humeur taquin. Je me mets à rire en les voyant si complice et en voyant le rouge monté aux joues de ma meilleure amie. Elle le réprimande, alors que je m’installe à table et je les regarde, les yeux brillants. Les américains sont beaucoup plus ouvert que nous, concernant les démonstrations d’amour. En Angleterre et en France, il faut toujours respecter le protocole, ne pas montrer ce qu’on ressent et encore moins notre attachement à son ou sa promise. Je trouve ça bien triste.

Je plaide en faveur de vous Monsieur Swift, je vous trouve des plus adorable tout les deux. Et promis, je n’ai rien vue.

Je pose délicatement mes mains sur mes yeux quelques secondes avant de faire un clin d’œil à la belle blonde. Je souris de toutes mes dents, mais rapidement l’inquiétude peut se lire sur mon visage quand Matthew évoque Henry qui semble avoir été en mauvaise posture. Je me mords la lèvre et un sentiment de culpabilité monte en moi. Est-ce que c’est à cause d’hier soir ? Le Marquis a-t-il cru que mes larmes sont de la fautes d’Henry ? J’ai envi de questionner l’homme en face de moi à présent, mais je n’en ai pas le temps. Il me complimente et un sourire timide ainsi que de légère teinte rose apparaisse sur mes joues.

Je vous remercie Milord, ma femme de chambre a pu cacher la misère de cette nuit mouvementé. J’ai été réveillé par un cheval sorti de l’écurie. J’espère que la pauvre bête n’a pas été blessée. Sinon la nuit fut des plus exquise.

Je me tourne vers mon amie et pose ma main sur la sienne avec douceur.

Merci encore de m’accueillir ici.

Je la regarde avec tendresse et gratitude. J’aimerais lui dire à quelle point son invitation est plus qu’une envie de la voir, mais qu’elle m’a offerte la possibilité d’un jour meilleur. Je garde cela en moi, alors que des pas frénétiques se font entendre. Rapidement, je vois Anthony courir autour de la table. Je cache un rire discret en le voyant se faire réprimander, il semblerait pour la centième fois à ce sujet. Quand il s’installe je le regarde en souriant, avant que Felix fasse son entré.

Je pose mon regard sur le fiancé de la belle blonde et lui souris reprenant le cours de notre conversation.

J’aimerais mieux vous connaitre, Roslynn m’a beaucoup parlé de vous dans ses lettres. Vous plaisez vous en Angleterre ?

Felix vient s’installer à mes côtés et empêche Matthew de répondre à ma question, alors qu’il me salue en forçant le compliment. Je rougis, mal à l’aise, alors qu’il prend ma main pour y déposer un baiser. Polie et intimidée, je le laisse faire.

Bonjour Monsieur De Hertford, je vous remercie, vous êtes des plus élégant aujourd’hui.

Je récupère ma main et prends mon verre pour boire une gorgée d’eau, alors qu’il dit m’avoir fait du souci pour moi durant la nuit. Il s’excuse pour Henry comme s’il était coupable pour hier. Je fronce les sourcils et je sens ma timidité disparaitre et je suis prise d’une envie de lui crier dessus. Pourtant je reste calme, arborant un sourire gracieux.

Il n’y a pas à s’excuser pour lui, c’est un grand garçon et en plus de ça il n’a rien à se reprocher bien au contraire. La fatigue du voyage a eu raison de moi tout simplement.

D’ailleurs, mon regard regarde la porte espérant le voir. Je prends conscience que je vais devoir passer le petit déjeuner au coté de Felix et non d’Henry.  Si son cousin pense qu’il a fait quelque chose de mal hier, ainsi que le Marquis, est ce qu’il le pense aussi ? Va-t-il m’éviter ? Il semblait des plus perturbé en plus hier soir à l’annonce du retour de son cousin. JE n’ai pas osé poser plus de question depuis.

Henry F. De RichemondMembre
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Fort d'estime pour lui-même, et ravivé par la compliment tant attendu de la part d'Olympe, Félix en rajouta donc, mais la réponse de la jeune femme lui donna l'impression d'avoir été rabroué. Il n'en fallait jamais trop pour atteindre sa susceptibilité et lui laisser un goût amer. « Pour répondre à votre question Mlle de Rosbourg, rebondit Matthew, cet homme qui semblait imperturbable peu importe l'outrance, ce serait blasphémé que d'insinuer le contraire. l'Angleterre, fit-il en baladant son regard vers Roslynn, est tout simplement charmante… » "Petite madame" quant à elle sourit en entendant les paroles de son amant. Et comme elle devinait son regard sur elle, elle en rougit un peu aussi. À cet instant là, elle venait de terminer de nouer une serviette au col de son jeune frère, qui lui avait pris place à côté de Matthew. En se redressant elle s'apprêtait sans doute à compléter le monologue de l'Américain, à en juger par le grand sourire qui habillait ses lèvres, mais celui-ci s'évanouit presque aussitôt quand son regard croisa celui de son aîné par inadvertance. « Je ne me souviens pas vous avoir installé là, Félix » Si quelque minutes auparavant sa voix avait manqué de consistance pour faire ses réprobations à Matthew ou à Anthony, cette fois-ci il n'y avait plus aucun doute sur son intention. « Et donc ? » pérora Félix, l'air lasse. « Et donc, rétorqua une Roslynn au seuil de l'énervement, cette place n'est pas la vôtre mais celle Henry ! Je vous somme de... » Matthew qui voyait venir le carnage se précipita pour faire tampon. « Du calme, Mamie. Ne te mets pas en des état pareils, ce n'est pas raisonnable. La voix de Swift s'était adoucie et tonnait comme une prière. Bien loin d'attribuer le tort à l'hôtesse cependant, Matthew faisait partie de ces apathiques qui avaient vite fait de comprendre qu'on ne tirait jamais grand chose d'une querelle, hormis une armada de débordements. Puis dans le cas de son beau-frère, c'était surtout peine perdu d'espérer traiter avec son égocentrisme doublée d'impertinence. Il me semble qu'Henry aussi est sorti très tôt ce matin. Si jusqu'à maintenant il n'a toujours pas paru, il peut-être probable que… » mais Roslynn n'écoutait plus. Sa gaîté renfrognée pour de bon, elle secoua la tête d'un air désapprobateur pour inciter Matthew à ne rien rajouter. En temps normal c'était le moment où elle ne manquait pas de libérer le fond de sa pensée, mais elle prit sur elle d'épargner son invitée et de se contenta d'un simple « c'est bon, faîtes comme bon vous semble. » Elle allait tourner les talons pour rejoindre son siège lorsqu'elle l'aperçut la première « Henry ? S'écria t'elle pour l'interpeller. Oh Henry, où étiez vous donc ? »  Elle le rejoignit d'un pas rapide et l'enlaça dès qu'il fut à sa portée. Le nouvel arrivant se laissa faire, loin de deviner quoi que ce soit sur le moment. « J'étais allé au port avec Georges pour rendre la voiture. On a essayé de se dépêcher mais visiblement je suis quand même en retard, je te demande pardon. Je suis vraiment navré. Puis Henry leva la tête posa son regard bleuté sur toutes les personnes qui étaient déjà attablées, mais ce fut particulièrement à celui d'Olympe qu'il s'agrippa. Il s'inclina légèrement devant elle en esquissant un sourire poli. « Bien le bonjour Miss de Rosbourg… il hésita un moment mais termina. Vous... vous parraissez moins fatiguée...»

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Olympe J. De RosebourgMembre
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Matthew a du sentir le mal aise que j’éprouvais face à ma discussion avec Félix sur mon petit moment de faiblesse hier soir et réponds à ma question. Mon regard quitte la porte et se pose sur le fiancé en face de moi et je le vois lancer un regard plein d’amour à Roslynn qui se mets à rougir. Ils sont tellement adorables, il n’y a aucun doute que leur amour est beau et pur. Il n’a rien a voir avec un mariage arrangé loin de là. La belle blonde termine de rhabiller son frère avec un sourire de bonheur mais qui ne dura qu’un temps.

En effet, rapidement il s’effaça et se posa sur Felix a qui elle s’adressa d’un ton accusateur. Je me fais toute petite entre leur duel de regard, alors qu’elle lui signale qu’il n’est pas à sa place. Elle lui rappelle que c’est Henry qui devait être là et mon cœur s’emballe. Je supplie que Felix ait la décence de partir de lui-même, mais j’ai des gros doutes à là-dessus. Je jette un regard à Félix, puis à mon amie et j’ai l’impression d’être au milieu d’une tempête. Matthew essaye de calmer le jeu, alors que je suis toujours coincée.

Le silence me semble interminable, alors que l’américain essaye de calmer la colère naissante de Roslynn qui risque de vexée l’homme à mes côtés. Même moi, je n’ose pas bouger, ni respirer. Finalement, elle capitule et je me retrouve avec Felix comme voisin de table pour le petit déjeuner. Ce n’est pas grave, il y aura d’autre occasion pour échanger à nouveau avec Henry pas vrai ?

D’ailleurs c’est à ce moment là qu’il apparait et je tourne vivement ma tête vers l’entrée. Mon cœur s’emballe à nouveau, comme hier et je le vois assez essoufflé et avec une petite mine. Je m’inquiète pour lui et j’aimerais me lever pour aller près de lui, poser une main délicate sur son front pour m’assurer que tout allait bien. Pourtant, je ne fis rien. Je me contente de rester fixé sur ma chaise à imaginer cette scène dans ma tête.

Nos regards ne se lâchent pas et j’incline ma tête en retour de son salue, ouvrant ma bouche pour lui repondre.

Bonjour Monsieur De Richemont…je suis ravie de vous voir ce matin.

Malgré ma voix timide, un sourire sincère et plus lumineux qu’avec Félix se dessine sur mon visage. Il semble lui timide aussi et je trouve ça des plus adorable.

En effet, la nuit m’a fait du bien malgré une inquiétude durant la nuit suite à la fuite d’un cheval de l’écurie. Vous semblez des plus inquiets, j’espère que vous allez bien.




Henry F. De RichemondMembre
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« Ainsi vous l'avez entendu vous aussi… ce n'était pas de l'embarras dans la voix du brun, mais ça y ressemblait. L'ayant remarqué le premier, il fit en sorte de se donner plus de constance pour poursuivre. Je suis navré pour la gêne occasionnée; vraiment. Le fait est que Scarlett – ma jument dont je vous parlais hier – fait ses premières chaleurs. Le palefrenier a jugé bon de la mettre avec des mals cette nuit, mais elle n'a pas vraiment apprécié qu'on viole son espace personnel de la sorte. Enfin bon, c'est terminé maintenant ; j'ai réussi à la calmer. Elle est très volontaire, fit-il encore en mimant un beau sourire, mais elle est aussi très gentille. Elle ne ferait pas de mal à une mouche. » Le De Richemond savait qu'il n'y avait guère d'utilité à rajouter cette dernière réplique. Que sans doute cela aurait même pu desservir sa cause, mais ç'avait surtout été plus fort que lui.
En temps normal Henry n'aimait pas rendre des comptes. Non pas parce qu'il était fat, mais plutôt parce d'une certaine manière il avait toujours eu vocation à prendre des décisions éclairées. Décisions qu'on ne retenait généralement pas non plus, comme c'était le privilège accordé aux aînés. Il n'empêche que cette fois-ci quelque chose en lui s'était arrangé à le lui faire dire; à lui faire plaider la cause de son cheval devant Olympe. Il y avait longtemps qu'il n'attendait plus rien des autres hélas. Que le seul fait d'évoquer l'écurie rendait malade plus d'un, mais l'anglais avait eu le sentiment que la française, elle, pouvait comprendre. Il n'aurait pas su dire d'où lui venait cette conviction, ni même pourquoi elle en particulier, et il ne s'y attarda pas. Tout ce qu'il voulait c'était un peu de réconfort et par un étrange concours de circonstances il l'avait trouvé dans le regard caressant de la belle Mlle de Rosbourg. On entendit quelqu'un tousauter et tous les regards se tournèrent vers Félix qui prenait la parole « Je ne veux pas me montrer désobligeant mon cher cousin, c'est exactement ainsi qu'il débutait quand justement il allait le faire,mais votre Scarlett si gentille, qui ne ferait pas de mal à une mouche, a quand-même, je vous le rappelle, failli grièvement blessé la jeune Anlize il y a…», « Elle avait désobéi à sa gouvernante en essayant de friser la crinière de Scarlett à chaud » le coupa Henry sèchement. « Admettons. Mais j'ai vu de mes propres yeux les dégâts de ce matin. Ce cheval a une force titanesque et vous devez l'admettre. Pour l'instant elle vous obéit mais qu'adviendra t-il si vous vous absentez ? Elle n'est peut-être pas un danger pour vous mais peut-on vraiment en dire de même pour les autres ? ». La réponse d'Henry se fit encore spontanément, cette fois-là doublée d'une ironie loin d'être conviviale « Oh, vous étiez aux écuries aujourd'hui ? J'espère que ce n'était tout de même pas avec votre bel ensemble ? Ce serait sot pour une première fois. ». Mais la plaisanterie ne fut pas du goût de cet homme pour qui insulter son habit était synonyme de blasphème « Vous trouvez cela drôle n'est-ce-pas ? alors que vous nourrissez un monstre sans même vous en rendre compte. C'est le marquis qui a raison, on devrait sans plus tarder envoyer cette créature du diable à l'abattoir. » À cela, Henry n'eût pas le temps de réagir – et heureusement – parce que les deux mains de Roslynn avaient manqué de briser la table de granite et d'envoyer valser le déjeuner. « Bon dieu, Félix ! vous ne vous arrêtez donc jamais ?! » À côté d'elle, son grand cousin se tint silencieux. Lors d'un instant il s'était sentit perdre patience, mais tout à coup, maintenant surtout qu'il réalisait l'affreux spectacle qu'ensemble ils offraient à Olympe et au jeune Anthony; sa tension descendit aussi vite qu'elle était montée. Il prit donc une petite inspiration avant de reprendre la parole avec son ton habituel « C'est ma faute, n'en parlons plus. Il fit ensuite mine d'avoir remarqué la chose la plus inhabituelle qui soit, tout en contournant Matthew pour aller se dégoter la place libre près d'Anthony. Je ne vois pas ma tante, elle n'est pas malade j'espère ? » La petite tête châtaigne qui siégeait non loin, et qui d'après sa moue l'avait remarqué bien avant, répondit « Je suis allé voir dans sa chambre avant de venir mais elle n'y était pas. Maisy dit qu'elle est sortie tôt ce matin et que c'était urgent. » Henry supposa une déception refoulée chez son jeune ami. Il s'en voulut un peu, pensant qu'il lui avait causé de la peine. Doucement, il lui fit un petit coup à l'épaule et lui sourit, sans rien rajouter. « Bien, tonna Roslynn au bout de la table. Cela veut donc dire que nous sommes au complet. Allons, régalez-vous mes enfants ! » Ce fut le mot qui ramena la paix et la bonne humeur. Ou presque. « Mademoiselle de Rosbourg, c'était à nouveau Félix, m'autoriseriez-vous à faire venir le docteur Cooper pour vous examiner ? » Le propos de Félix fit sursauter le De Richemond qui se trouvait en face « Un docteur ? Ne puit-il contenir, Oly… je veux dire, Miss de Rosbourg est souffrante ? » son regard était abasourdi et son expression assez mitigée. Mais le plus troublant fut de loin la nouvelle proximité qu'il sembla déceler entre son cousin et la jeune française...

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Henry semble rapidement inquiet quand j’aborde le cheval qui m’a réveillé cette nuit. Il s’empresse de me raconter qu’il s’agissait de sa jument qui était sortie de son enclos à cause de ses chaleurs. Je m’inquiète rapidement, car vu le bruit que cela a fait, l’animal c’est peut-être blessé. Je pose une main sur mon cœur, alors que je l’écoute m’expliquer le souci en détail. Il ajoute même qu’elle ne ferait pas de mal à une mouche, un peu comme hier soir.

J’espère qu’elle ne s’est pas blessée…la pauvre…les palefreniers auraient du être plus vigilant non ? Ce n’est pas à eux de…prendre soin d’eux et d’éviter ce genre d’accident ? Je suis désolée, je ne m’y connais que très peu dans le monde équestre.

Je me rends compte que j’ai remis en cause les employés de mes hôtes et je me sens incroyablement honteuse. Je baisse la tête donc et fixe mon assiette vide. Voulant a tout pris défendre Henry qui semble s’en vouloir du souci avec sa jument, j’en pers mes bonnes manières. Je me mords l’intérieur des joues pour m’empêcher de prendre à nouveau la parole. J’espère que je n’ai pas vexée Roslynn, ni personne de la famille.

En tout cas, je n’ai pas le temps d’y penser que Felix attire les regards vers lui et commence à vouloir enfoncer Henry en évoquant une ancienne histoire bien triste. Je regarde Felix en fronçant les sourcils, intriguer par ce qu’il vient de dire. La pauvre enfant…

Rapidement, Henry rétorque en expliquant le contexte pour défendre sa bête qui est des plus légitime. Est-ce que l’amour qui m’aveugle ? D’un côté, qu’elle idée idiote de vouloir friser la crinière d’un animal… c’est totalement irresponsable, d’un coté je ne connais pas l’âge de cet enfant, je ne peux pas juger de la bêtise ou non du geste. Je me réajuste sur la chaise, voulant répondre au débat pour calmer le jeu, mais Félix ne m’en laisse pas le temps, attaquant directement Henry sur des suppositions.

Je décide de me taire donc, cherchant le regard de Matthew ou de Roslynn pour comprendre ce qu’il se passe. Est-ce que c’est régulier ce genre de petites guéguerres entre eux ? En tout cas, ce n’est pas la répartie qui manque et celui qui fait battre mon cœur fait remarquer la tenue absurdement trop élégante de son cousin pour un petit déjeuner en famille. Je me mords la lèvre pour ne pas rire, mais bientôt ce n’est pas pour pousser un rire choqué quand Felix dit clairement d’emmener Scarlett à l’abattoir.

Je deviens livide face à autant d’horreur juste pour une question de fierté. Roslynn tape du poing sur la table et je sursaute en la regardant. Elle demande elle réprimande son frère. Un long silence gêné s’installe et Henry ne fait pas le fier. Pourtant, il n’est pas le « seul » fautif loin de là. Je le regarde tristement et j’aimerais tellement qu’il soit à coté de moi, juste pour effleurer un doigt en dessous de la table pour le rassurer. Lui faire comprendre que même si ma parole n’est pas aussi importante que celle de sa famille, je le soutien.

J’essaye de lui faire comprendre par un regard discret, alors qu’il questionne sur la non présence de sa tante. Un échange plus cordial après la tempête se fait entendre et je n’y prends pas part, cela ne me concernant pas. Finalement, Rolsynn nous invite à débuter le petit déjeuner et je la regarde avec un grand sourire.

Encore une fois merci pour cela…

Je prends un raisin avec ma fourchette que je mets délicatement dans ma bouche, alors que Felix prend encore une fois la parole pour je ne sais quelle raison. Il me demande s’il doit faire venir un docteur. Je tousse et m’étouffe avec mon raisin à moitié avalé, ne comprenant pas cette question. J’entends la voix d’Henry et je décèle même le début de mon prénom. Suis-je la seule à l’avoir entendu. Je prends une serviette pour cacher ma bouche et pose ma main sur mon cœur pour m’aider à reprendre ma respiration.

Je…non du tout Monsieur de Richemond, je vais très bien… Je ne comprends pas cette question des plus indiscrètes Milord.

Je fixe cette fois Felix à la fin de ma phrase, pour lui faire comprendre que c’est sa question qui ne me plait pas.

Sauf si vous évoquez mon mal de cœur face à l’horreur de vouloir abattre une pauvre bête

Je garde cette pensée profonde pour moi, déjà pour ne pas relancer un sujet qui n’a pas lieu d’être autour d’une table de petit déjeuner et encore moins devant un enfant. Mais aussi parce que je suis bien trop timide pour dire à haute voix ce que je pense tout bas. J’arrive tout de même à garder la tête haute et mon regard plongé dans celui de Felix. Il n’a pas la même douceur que lors de mes échanges de regard avec Henry de la veille. Je ne souris pas et retiens même un soupir avant de finalement détourner le regard pour boire une gorgée de jus de fruit avant de vouloir lancer une conversation plus appropriée que mon état de santé.

J’aimerais beaucoup visiter le parc de Londres, j’ai entendu dire qu’il était magnifique, mais en septembre est ce encore la saison de se balader là-bas ?





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«Je…non du tout Monsieur de Richemond, avait répondu la jolie rousse, comme prise au dépourvu. je vais très bien… Je ne comprends pas cette question des plus indiscrètes Milord. » À l'instar de la française, le de Richemond fixa également son cousin, l'air perplexe. « Je ne dis pas que vous êtes malade ma très chère amie, rétorqua sa voix chantante et visiblement affectée, mais en temps que futur Marquis j'ai ce devoir là de songer en premier à… » cette fois ce fut Roslynn qui le coupa d'une voix sèche « serez-vous en train d'insinuer, " futur Marquis " que moi l'hôtesse je néglige mes invités ? Il balbutia un " non, mais " et sa sœur n'eut aucun égard à conclure fermement, Amen, voilà qui clos donc le débat. »

Durant leur petit entrevue personne d'autre n'avait tenu à s'y mêler. Autant Matthew qu' Anthony, ou encore Henry, tous s'étaient affairés à une autre besogne, qui consistait à charger leurs assiettes pour les deux premiers et a dissimulé angoisse, énervement et un quelque chose d'autre que ne puit nommer le dernier. Quel inconscient ! se figura Henry en pensant encore aux paroles absurdes de Félix plutôt. Pourquoi éprouvait-il toujours l'envie de se faire remarquer ? Le grand brun lui, même s'il aurait eu honte de l'admettre à voix haute, avait bien failli croire qu'Olympe n'allait pas bien. D'ailleurs c'était bien pour cette raison qu'il ne lui avait pas répondu, de peur de montrer son intérêt plus que de raison. Il s'en voulait encore pour la veille. Pire encore maintenant qu'il n'avait point pu lui faire ses excuses, comme il ne s'attendait pas à être aussi loin d'elle ou aussi prêt de Félix. Il ne compris pas d'ailleurs pourquoi cet autre-là jouait au chevalier servant avec la française. Pourquoi aussi soudainement ? Est-ce qu'il… avait de l'inclination pour elle ? Cette pensée l'incita à lever la tête sur eux prudemment. Et automatiquement il se sentit à nouveau mal à l'aise de les voir échanger des regards dont il imaginait le sens. Enfin il n'eut quand-même pas le temps de leur prêter plus d'interprétation car Olympe y mit fin pour s'abreuver, et relancer la conversation : « J’aimerais beaucoup visiter le parc de Londres, j’ai entendu dire qu’il était magnifique, mais en septembre est ce encore la saison de se balader là-bas ? » Le futur Marquis ne perdit pas un instant « Bien évidemment ! Fit-il en redoublant de complaisance. Si je suis bien renseigné, je puis même dire que c'est la floraison des Lilas actuellement. » mais Henry intervint à son tour, l'air désapprobateur « Vous l'êtes mal Félix, il n'y a plus de Lilas depuis juin. Puis à l'adresse de Miss de Rosbourg, en revanche c'est le moment rêvé pour aller voir ou cueillir des convolvulus. Comment vous appelez cela en français déjà ? Hum.. le nom m'échappe… ah oui, des " Belles-de-jour ". Entendre son propre accent le fit rire sans délai. Il dû se dire qu'il l'avait mal dit parcequ'il se pressa d'ajouter, en riant, sapristi, ça fait si longtemps que je n'ai pas parlé français. J'en avais presque oublié mon horrible accent »

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Il cherche une réponse pour justifier sa question indiscrète et il semble se rendre compte qu’il a peut être mis la charrue avant les bœufs. Il y a-t-il un minimum d’intelligence derrière ce minois qui essaye d’être charmant ? j’attends quelques secondes et le début de réponse pourrait me faire tomber de ma chaise et pousser un profond soupir. Pourtant, je reste respectueuse et détourne mon regard.

Il met déjà son père dans la tombe…un vrai Marquis ne se précipite pas de cette manière vers des conclusions hâtive.

J’aimerais réussir à dire cela, en toute franchise et en gardant l’air digne, pourtant aucun son ne sort de ma bouche, ronger par la timidité. Cela me donnerait presque mal au ventre d’ailleurs. Heureusement, le franc parler de Roslynn fait son œuvre. Je n’arrive pas à dissimuler un petit sourire satisfait aux personnes en face de moi avant de reprendre le cours du repas. J’espère que cette leçon lui permettra de réfléchir avant de parler.

Je lance un sujet de conversation, partant du parc de Londres et sans surprise, Felix vient saisir la perche au vol et n’hésite pas à tomber de son pied d’escale quand son cousin le reprend sur ses dires. Je jubile intérieurement et j’en ai presque honte. Ce n’est pas correcte de se moquer de cette manière. Je lui souris poliment avant de poser mon regard sur Henry qui m’explique donc que c’est la parfaite saison pour cueillir des belles de jour. Il le dit même en français et je ris avec lui, alors qu’il qualifie son accent d’horrible.

Loin de là Monsieur De Richemond, votre accent est bien. Un peu de pratique ne vous ferez pas de mal certes, mais ça serait avec plaisir que je vous aiderai.

Je rougis un peu et lui offre un sourire timide avant de regarder mon assiette et de jouer avec un petit bout de fromage de brebis du bout de ma fourchette.

Enfin, si vous le désirez. Je sais que cela peut être une corvée pour beaucoup d’apprendre une langue.

Finalement, je mange mon petit bout de fromage avant de regarder tout le monde autour de la table, même Felix. Je finis par poser mon regard sur Roslynn et de poser ma main sur la sienne avec un sourire joyeux. Il faut que je me concentre un peu sur elle aussi. Elle a le cœur sur la main de m’accueillir chez elle.

Penses-tu qu’une visite dans le parc sera possible mon amie ? Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu me réservais pour les premiers jours à Londres. Te connaissant tu as du tout prévoir.


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Il est des choses, des situations, où même quand on pense s'être vraiment raté, il suffit de pas grand chose au final pour se délecter de cette impression. Dans la position du De Richemond c'était le cas de le dire, comme il ne s'attendait pas à ce que la française se montre aussi compatissante vis à vis de son accent.
Il faut dire qu'entre honnêtes gens du Nord, l'on se fait souvent de drôle d'idée sur ses voisins. En l'occurrence les français. Et Henry, bien que l'étant de moitié, n'en était pas exempt. C'était bien la deuxième fois que par un naturelle criant et anodin la jeune de Rosbourg se débrouillait pour mettre en déroute des idées reçues : s'en rendait-elle seulement compte ? «… mais ça serait avec plaisir que je vous aiderai. » Henry s'était quelque peu stoppé dans son élan. La proposition que lui faisait Olympe, n'était-elle pas un peu en désaccord avec l'image de lui qu'il croyait lui avoir suscitée la veille ? Et puis c'était tellement imprévu, tellement soudain… « Enfin, si vous le désirez. Je sais que cela peut être une corvée pour beaucoup d’apprendre une langue. » Un sourire s'invita net sur les lèvres d'Henry. Il sentait sa gêne, il sentait les regards, mais rien ne l'empêchait vraiment d'être ému. Néanmoins il jugea que faire preuve de retenu sur le moment ne leur ferait à tous deux, que bon office. « Eh bien, je me réjouis que ce ne soit pas mon cas. » Il n'en dit pas plus et sourit poliment sans trop s'attarder à la dévisager. De toute façon, l'intervention d'Anthony ne le lui aurait pas permis, bien qu'il fit en sorte de garder une once d'attention en direction du bout de table. « Penses-tu qu’une visite dans le parc sera possible mon amie ? entend-il demandé. Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu me réservais pour les premiers jours à Londres. Te connaissant tu as du tout prévoir. » Roslynn, qui était celle à qui la question était dirigée s'en trouva immédiatement enjouée. Dans un sourire qui ne la quitta pas d'aussi tôt, elle posa son autre main sur celle de son amie avant de déclarer « Décidément tu me connais bien chère Olympe ! Pour tout te dire, si je ne t'ai avisé de rien jusqu'à présent c'est parce que je ne voulais pas te brusquer à peine arriver. Mais oui, maintenant que tu t'es suffisamment acclimatée il me semble qu'une visite au Parc s'impose. Il faut absolument que tu voies les plants de fleurs que Matthew, Henry et moi-même avons fait faire pour le mariage, elles sont magnifiques ! Ensuite il y a quelques petits détails que nous devons peaufiner ensemble et je pense que ce sera tout. Oh, je t'avoue que je suis un peu dessus que Liliane, ma grande sœur, ne soit pas avec nous. Mais bon, comment ne pas être heureuse pour elle et ses noces avec le Duc. Ah mais j'y pense, t'aie-je bien dit que nous sommes invités au salon qu'organise la sœur du mari de Liliane à West-End demain ? » Matthew qui les écoutaient aussi à ce moment là se pencha vers elle avec un sourire un peu moqueur « Et mon petit doigt me dit, chérie, que vous avez aussi oublié la sortie au théâtre de ce soir, avec le marquis » confuse et rouge de honte, Roslynn regarda son fiancé puis son amie en posant une main sur ses lèvres « Mais c'est une… catastrophe ! »  (...)

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A ma proposition de l’aider pour l’apprentissage du français, il me répond qu’il ne fait pas parti de ceux qui voit cela comme une corvée. Je lève la tête et croise son regard durant quelques secondes. Est-ce que cela veut dire qu’il est d’accord avec ma proposition ? Accepte-t-il mon aide ? Cela reste en suspend dans ma tête et je m’imagine rapidement dehors avec lui, entrain de rire sur sa manière de prononcer certains mots.  



Je n’ai pas le temps de me perdre dans mon fantasme romantique, que j’interroge mon amie sur le programme qu’elle m’a prévu. Cela m’empêche de fixer Henry de manière trop insistante en plus de faire plaisir à mon hôte qui s’enthousiasme à l’idée de me parler de tout ce qu’elle veut faire. J’adore la voir comme ça, on dirait un enfant le jour de son anniversaire. Elle me parle des fleurs pour son mariage, d’une invitation pour demain chez la belle famille de Liliane avant que Matthew ne rajoute l’opéra prévu ce soir.



Roslynn semble se décomposer face à tout cela et se rendant compte qu’elle a omis une activité. Je lâche un petit rire cristallin et serre un peu plus sa main dans la mienne pour la regarder de manière tendre et chaleureuse. Elle doit avoir tellement de chose en tête.



Détend toi, on va y arriver. J’ai une toilette pour demain, mais pas pour ce soir malheureusement, j’ai dû voyager léger. Je te propose si cela va pour ton organisation que ce matin on aille toutes les deux chez la modiste et que tu m’expliques les détails que tu veux voir avec moi. Et cette après-midi on pourra profiter d’une petite balade pour voir les fleurs avec toi Matthew et Henry.



JE voulais qu’elle puisse compter sur moi, à défaut qu’elle n’est sa sœur à ses côtés. Même si elle ne savait pas ce qu’elle faisait pour moi, je voulais lui montrer ma gratitude.  



Je suis là maintenant et tu peux te reposer sur moi pour t’aider.



Je lâche sa main pour prendre une bouchée de mon assiette. Le petit déjeuner avait mal commencé avec le comportement de Felix, mais j’étais à nouveau enjouée et heureuse d’être parmi nous. Je regarde Henry, lui adressant un sourire avant de poser mon regard sur Anthony. Je me sentais d’humeur taquine soudainement.



D’ailleurs, Monsieur Anthony avait vous le même niveau de français que votre cousin ou que votre sœur ?
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 La chose avait été convenue sans qu'Henry n'entende le fin mot de l'histoire. Bien qu'il avait essayé et tenu bon un moment, ce n'était jamais évident pour lui de donner de l'attention à la fois aux récriminations puériles d'Anthony et au reste; pourquoi avait-il cru qu'à une distance pareille le résultat serait différent ? Et maintenant, comment saurait-il s'il avait manqué des détails utiles ? « Je vous en prie Henry, entendit-il supplier pour la énième fois, dites oui, maman vous écoutera si c'est vous qui plaidez pour moi; dites oui ! » . Henry soupira. Il ne savait plus comment faire entendre à son cousin qu'il était trop jeune pour les suivre à des salons. « Je te l'ai dit Anthony, essaya encore Henry avec moins de patience cette-fois, c'est impossible. Pour entrer dans un salon et miser de l'argent au Poker il faut avoir une invitation et un certain âge. Toi, tu n'as ni l'un ni l'autre et ce n'est pas le fait de demander à ma tante la permission de t'emmener qui y changera quelque chose » Évidemment cela ne plus pas au jeune garçon de l'entendre. Il se détourna de son cousin en esquissant une moue d'indignation et en proférant un " ce n'est pas juste " d'un ton boudeur. Henry le regarda faire avant d'hausser les épaules et de se détourner à son tour. Décidément ce garçon lui donnait le tourni à force de revenir encore et encore sur les mêmes choses. Il n'envisageait que maintenant l'éventualité où il aurait peut-être eu tort de ne pas se laisser dissuader par Roslynn, quand elle lui garantissait le caractère nocif de conter les soirées mondaines aux très jeunes personnes. S'il avait su que l'idée d'affronter le regard de toute la Cour n'aurait pas suscité chez Anthony la même crainte que chez lui, à l'époque, il se serait bien gardé. Enfin pour ne plus y penser il laissa discrètement planer son regard mais tomba nez à nez avec celui d'Olympe. « D’ailleurs Monsieur Anthony, fit-elle juste après, avez-vous le même niveau de français que votre cousin ou que votre sœur ? » Henry réprima une grimace. Il avait beau avoir des difficultés de prononciation en français, ce n'est pas pour autant qu'il ne comprenait pas le sens des mots. Mais il avait aussi compris que c'était de l'ironie, que ça n'avait rien de méchant, mais quand-même. « Hum, je penses, répondit en français un Anthony bien moins contrarié tout à coup, je dirais que je parle français comme ma sœur, Miss de Rosbourg. Maman dit que c'est très important de parler correctement plusieurs langues » là-dessus il vint à Henry une répartie assez maladroite qui le poussa à interférer, mais en anglais « C'est peut-être important mais est-ce aussi essentiel que de bien connaître les mathématiques et les sciences exactes ? » Tout à coup tout le monde prêta plus d'attention au débat, surtout Matthew qui vit là le moyen de réitérer une vieille offre à Henry « Votre débat est fort intéressant, je l'admet. Mais sans prétendre détenir la vérité absolue, j'aurais davantage tendance à pencher en faveur de vous Henry, en bon pragmatique que je suis. Vous savez, mon offre tient toujours; je suis toujours aussi désireux de vous présenter en Amérique. Vous pourriez sans problème faire carrière avec votre génie scientifique et peut-être même… » Mais le de Richemond ne voulut pas en entendre plus « Matthew, je ne penses pas que ce soit le lieu pour en parler » fit-il pour le désinciter à poursuivre. Mais l'atmosphère n'eut pas le temps de se comprimer suite à cela, parcequ'Anthony aussi était bien décidé à faire entendre sa pensée « La belle affaire ! tonna t'il avec détermination et un peu de moquerie, j'aimerais bien vous y voir cher Henry, à demander à une Lady de danser avec vous en langage algébrique » (...)

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Essayant de rassurer mon amie qui semble en proie à la panique, je ne remarque pas qu’Henry ne suit pas la conversation, occupé à canaliser son jeune cousin. C’est quand justement j’interpelle Anthony qu’Henry semble revenir dans la conversation de groupe et il semble un peu contrarié non ? Je m’interroge, alors que le jeune De Hertford semble réfléchir à ses mots pour me répondre dans un français aussi compréhensible que son ainée et son cousin. Je le gratifie d’un sourire chaleureux, avant que l’homme de mon cœur ne semble pas en accord avec le fait que parler plusieurs langues soient le plus important.

Je retiens une petite moue boudeuse, me demandant si je l’avais vexé. Je sens le stress monter en moi, alors que je gigote un peu nerveusement sur ma chaise, alors que Matthew vient appuyer les propos d’Henry. Cette fois, c’est la curiosité qui me pique quand il parle de le présenter en Amérique. Est-ce qu’il a le projet de partir ? Je mordille nerveusement ma lèvre, avant que le jeune homme reprenne l’intérêt premier de la conversation.

Je lâche un petit rire avant de me sentir pousser des ailes. Peut être l’envie de me racheter auprès d’Henry ?

Je pense que c’est possible, Cher Lady accepteriez vous de vous additionner à moi pour une courbe… variable ? Bon certes c’est compliqué, mais je pense que ce n’est pas impossible.

Je ris de ma bêtise, espérant avoir détendu l’atmosphère. J’ai des connaissances plus poussées en mathématique que la majorité des filles de mon âge, mais pas au moins de pouvoir avoir une conversation normale en terme algébrique. Cela reste surtout de l’ordre de la préparation de mes produits médicinales.

Je mange un bout de mon assiette avant de reprendre la parole, sur le même sujet mais plus compréhensible.

Et pour inviter une dame à une danse, il n’y a pas forcement besoin de mot, un regard suffis souvent pour faire comprendre bien des sentiments…

Je rougis, alors qu’une fraction de seconde je croise le regard d’Henry. Je retourne bien vite à mon assiette cherchant une histoire amusante à partager.

Lors de ma première saison à Paris, un Duc venant d’Allemagne était présent. Il a trouvé promise sans parler un mot de français. La jeune fille ne parlait pas bien allemand, on avait l’impression qu’elle avait une patate chaude dans la bouche.

Henry F. De RichemondMembre
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(...) « Matthew, je ne penses pas que ce soit le lieu pour en parler…»
Henry n'osait pas lever les yeux vers Matthew Swift à qui ses mots étaient pourtant destinés. Il n'osa pas le regarder lui, craignant de deviner dans son regard une éventuelle lueur de déception ; tout comme il n'osa regarder personne d'autre, par crainte d'attirer l'attention plus que de raison. Henry se souvenait quand l'américain lui avait fait sa proposition pour la toute première fois. C'était à la House party en Écosse, le soir même où le beau brun les avait rejoint à la demande de son associé et père de Roslynn. Si la chose s'était présentée à l'époque comme un simple prétexte pour jouer les entremetteurs, une semaine après, cette fois-ci au mariage de Liliane, Matthew avait insisté pour le prendre à part et, d'un air triomphal, il était revenu sur son offre en n'ayant aucun mal à démontrer par A plus B à quel point elle était impossible à refuser. “ Qu'as tu à perdre ? ” avait insisté longtemps l'américain au vu de l'indéfectible hésitation du De Richemond, “ au contraire même, tu as tout à gagner. Tu l'as dit toi-même, l'Angleterre n'est pas la patrie la mieux indiquée où l'on puisse espérer sortir du lot si l'on est né avec du talent mais sans titre ni fortune. En Amérique je te garantie que ton sens des affaires te rendra immensément riche, et cela sans que personne ne te demande jamais si tu es ou non l'aîné de ta famille ”. Toutefois Henry n'avait pas cédé, cette fois-là pas plus qu'il y a trois jours quand, toute émue, Roslynn daigna partager son secret avec lui : Matthew et elle avaient décidé qu'ils iraient habiter en Amérique après leur mariage. “ vous voyez, vous ne serez pas tout seul. Si vous le souhaitez, nous pourrions même vivre côte à côte.” Elle lui avait ensuite pris le visage en coupe et avait plongé son regard chargé de sollicitude dans le sien quelque peu désarçonné et par la nouvelle, et par la requête. “vous qui n'êtes jamais vraiment parti, n'est-ce pas une chance en or ? N'est-ce pas ce que vous avez toujours voulu ? ”. Quelle drôle d'aventure quand on y repense. Sa vie durant personne ne s'était réellement intéressé à ce que lui désirait ; ç'avait toujours été comme si tout était tracé d'avance. Partir, évidemment qu'il aimerait ça, Henry. Évidemment que c'était une chance. Mais s'il partait, qui s'occuperait de sa mère ? Qui s'occuperait de leur famille ? La raison, la seule, celle qui le retenait depuis tout ce temps cloîtré en Angleterre, c'était le chagrin que son départ causerait à la duchesse : elle en mourait. Durant son enfance, leur mère s'était souvent apitoyée en déclarant à qui l'écoutait qu'elle avait perdu son fils aîné au profit du " devoir ". Au départ bien-sûr c'était de la fierté qu'inspirait ce dicton, jusqu'à ce qu'Edward s'en aille définitivement en ne donnant quasiment plus de nouvelles. Marianne, son unique fille, qu'elle aimait autant qu'une mère aime sa fille, n'a malheureusement jamais été de ceux aptent à contenir le trop plein d'émotions dont elle déborde. Seul Henry le pouvait. C'était son fils bien aimé, son petit dernier… le seul être qu'il lui restait maintenant que son mari était mort et enterré. Elle avait besoin de lui, plus que jamais. Henry quant à lui savait que ce n'était pas son rôle, mais que faire quand l'héritier manquait depuis toujours à ses obligations ? Edward les avait laissés se débrouiller seuls. Il les avait condamné Marianne et lui; enchaîné dans des rôles qui n'étaient pas les leurs. Si leur famille était dysfonctionnelle aujourd'hui c'était uniquement de sa faute. Alors quoi ? Il allait revenir et faire comme s'il ne s'était rien passé ?
Ce fut finalement la revendication du jeune Anthony qui sortit son voisin de sa torpeur. Avec détermination il s'était écrié « La belle affaire ! j'aimerais bien vous y voir cher Henry, à demander à une Lady de danser avec vous en langage algébrique ». La chose amusa plus d'un, notamment mademoiselle de Rosebourg. Se prêtant de plus belle au jeu, la jeune et jolie rousse renchérit : «Je pense que c’est possible : Chère Lady, accepteriez-vous de vous additionner à moi pour une courbe… variable ? Puis, sous le coup d'une gêne inopinée, on l'entendit rajouter « Bon certes c’est compliqué, mais je pense que ce n’est pas impossible. ». Enfin, pour les membres du banquet la vanne sembla toute trouver étant donné que chacun s'agita en gloussant. Il n ' y avait qu'Henry qui resta calme, sans toutefois paraître insensible. Il souriait, mais c'était tout. « Et pour inviter une dame à une danse, reprit Olympe, une fois que le grabuge se fut quelque peu estompé, il n’y a pas forcément besoin de mot, un regard suffit souvent pour faire comprendre bien des sentiments… » Plein d'intérêt sur le coup, Henry releva son visage à ce moment là et la fixa, loin de se douter qu'il recevrait son regard bleuté de plein fouet. « Lors de ma première saison à Paris, un Duc venant d’Allemagne était présent. Il a trouvé promise sans parler un mot de français. La jeune fille ne parlait pas bien allemand, on avait l’impression qu’elle avait une patate chaude dans la bouche. » La comparaison de fin buta tout le monde une fois de plus, et même Matthew dû se résigner à rigoler sans réserve.
À ce stade les pensées funestes d'Henry ne tinrent plus. Se laissant aller, il se mit à ricaner ainsi que les autres. Puis tout à coup une idée germa dans son esprit. Sauf que comment être sûr qu'il ne s'y prenait pas à la dernière minute ? Il fit d'abord mine de réfléchir mais par chance, quelqu'un vint bientôt quérir Félix en lui chuchotant à l'oreille. Ce dernier se leva, salua tout le monde et s'inclina uniquement devant la française avant de suivre le majordome et de disparaître bientôt. Et si c'était un signe ? se figura le De Richemond. « Eh bien Miss de Rosebourg, vous venez très adroitement de prouver que vous en savez plus que moi sur l'art d'inviter une dame à danser. Je penses que je serais sot de ne pas sauter sur l'occasion, non ? Alors dîtes-moi, comment à votre avis je devrais m'y prendre... Disons s'il me venait l'envie d'inviter une demoiselle au bal de demain ? »

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Au début, je me dis que si tout le monde semble se retenir, c’est que j’ai dis une bêtise. Je baisse la tête, commençant à rougir et en me sentant honteuse. Mais bientôt Matthew se mis à rire et les autres autour de la table suivirent. Je cache derrière ma serviette un soupir de soulagement avant de me joindre aux rire de tous. Je regarde du coin de l’œil Henry, me disant que son rire était mélodieux. Il semblait si triste il y a quelques secondes, le fait de reussir à le faire sourire était une petite victoire pour moi.

Un majordome vint murmurer à l’oreille de mon voisin de table, alors que je reprends la suite de mon repas. Il se lève et me salue en ignorant presque les autres membres autour de la table. J’hôche la tête pour lui rendre la politesse, mais ne le regarde même pas partir, trouvant le contenu de mon assiette plus intéressant. Je me sens même soulager qu’il ne soit plus là.

Prise par surprise quand Henry prend la parole, je laisse tomber ma fourchette dans mon assiette qui fait un bruit infernal. Je regarde Roslynn et presque tout le monde sauf Henry, alors que les joues deviennent écarlates.

Excusez moi de cette maladresse, je suis confuse.

Dans ma tête, beaucoup trop de chose se passait. Ma petite voix intérieure partait dans les aigues en se disant qu’il voulait peut-être m’inviter pour finalement me donner une claque mentale, en me disant que je rêvais en plein jour. Je me racle la gorge, essayant de retrouver mes esprits.

Vous savez je ne m’y connais pas tant que ça. Je n’ai pas eu beaucoup d’expérience lors de ma première et unique saison en France…

Je joue avec ma serviette poser sur mes genoux, comme si cela allait me donner une solution miracle. Finalement, je lève les yeux vers Henry et je me dis que je dois simplement écouter ce que dis mon cœur. Je lui offre un petit sourire timide est sincère.

Mais je pense que vous devez rester vous-même simplement et que la dame chanceuse d’attirer votre attention en sera ravie.


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Tout le monde vit la maladresse d'Olympe mais personne ne comprit rien. En réalité personne ne s'y attarda vraiment, vu qu'après tout la maladresse était chose commune. Henry toutefois fut le seul qui osa émettre des hypothèses, bien que tout se passa dans sa tête. Il pensa tout d'abord que la jeune femme avait peut-être dû trouver sa requête un peu déplacée. C'est vrai qu'il n'était très souvent pas au faîte de ce qui pouvait plus ou moins perturber la sensibilité d'une demoiselle – on le lui avait déjà reproché par le passé. Cela étant toutefois que cette raison ne tenait pas la route, pas avec Roslynn et son franc parler à tribord. Alors peut-être avait-elle deviné ses intentions ? Et peut-être ne s'y attendait-elle pas ? Pour lui c'était peu probable. Elle avait certes l'allure et les manières d'une enchanteuse mais lui c'était la raison son maître à penser. Sauf que quand bien même elle aurait deviné, d'une façon ou d'une autre, qu'est-ce que ce geste signifiait ? Est-ce que c'était un encouragement ? Une répulsion peut-être ? Se pourrait-il qu'elle lui en voulait encore pour la vieille…? Ah ça y est, voilà qu'il s'y était remis. Décidément il ne serait jamais en paix temps qu'il ne lui aurait pas présenté ses excuses en bonne et due forme. «Vous savez, finit-elle par se lancer, je ne m’y connais pas tant que ça. Je n’ai pas eu beaucoup d’expérience lors de ma première et unique saison en France…» Et c'est là qu'Henry percuta. Son "o" quasi imperceptible fut d'ailleurs la preuve que sans crier garde, cet aveux qu'elle venait malencontreusement de lui faire était en réalité le fin mot de son débat intérieur. « Mais je pense, lui conseilla-t-elle quand-même, en arborant un sourire faible mais efficace, que vous devez rester vous-même simplement et que la dame chanceuse d’attirer votre attention en sera ravie ».
Contre toutes attentes toutefois, Henry ne su pas répondre à cela. Le fait est que ce n'avait pas été la réponse bateau à laquelle il s'attendait, celle qui aurait tout fait sauf réveiller en lui la nostalgie d'une autre dame, d'un autre temps… Malheureusement il laissa là son dessein. Il n'était plus d'humeur à parler de galanterie. Tout ce qu'il fit fut de bredouiller un « Je vois… » que très vite, Roslynn qui assistait elle aussi à la scène, et qui bien-sûr était beaucoup plus renseignée que son amie, rattrapa d'un vif « Bon dieu, quelle heure peut-il être ? » Matthew répondit en consultant sa montre « Il est onze heures » et Roslynn, faussement surprise reprit « oh déjà ? Elle passa furtivement sa serviette à ses lèvres et appela : Maisy.. ! » Mais la bonne n'avait eu a ettendre son appelle pour se présenter à eux, l'air paniquée. « lady de Herdford, monsieur de Richemond, madame vient d'arriver ! » Roslynn s'étonna « Ma mère est déjà revenue ? » Maisy n'arrivait pas à cacher son affolement « Non, pas la marquise. C'est mademoiselle de Richemond, lady Marianne… (@Marianne F. De Richemond) » Henry bondit de son siège, complètement interloqué « Marianne est ici ?? Mais… mais ma mère n'est pas en condition de voyager ! » Il allait se précipiter quand la bonne, une fois de plus, intervint : « Non monsieur, mademoiselle Marianne est toute seule. J'ai voulu la conduire ici directement mais elle a préféré rester vous attendre dans le séjour…» (...)


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